Mise à jour le 21.01.2007

Historique de la moto en Gendarmerie

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1920  à  1930

 

Plus tard des cours, d'une durée de six semaines, sont organisés au Centre d'Instruction Automobile de Versailles pour les élèves chauffeurs de la Gendarmerie. Les trois premiers cours ont lieu du 2 octobre au 11 novembre 1922, du 19 novembre au 30 décembre 1922, et du 9 janvier au 20 février 1923. 

En 1957 en Moselle, un gendarme sur sa DKW personnelle. Cliquez pour agrandir

 

De même, les gendarmes possesseurs d’une motocyclette sont autorisés, par le commandement, à utiliser ce véhicule personnel « pour le bien du service ». 

 

 

C’est la commission extra-parlementaire des économies, instituée par le décret du 3 août 1922, qui fit la première proposition de transformation massive et immédiate de brigades à cheval en brigades à pied dotées de bicyclettes (400 brigades). (revue gendarmerie juillet 1932)

 

       Ce n’est pas du printemps 1928 que datent les premiers services exécutés pour assurer une meilleure surveillance de la circulation. Toute la gendarmerie en était chargée par la loi du 30 mai 1851 et par son décret organique de 1903, et elle ne s’en désintéressait pas, quoi qu’on ai dit, car son activité dans le seul département de l’Oise se traduisait,en 1927, par :

-  123 procès-verbaux dressés à des charretiers ou chauffeurs en état d’ébriété ;

-  208 procès-verbaux pour défaut de permis de conduire ;

-  156 procès-verbaux dressés à des conducteurs ne se trouvant pas à la portée de leur chevaux ;

-  137 procès-verbaux dressés à des conducteurs de troupeaux abandonnés ;

-  115 procès-verbaux dressés à des conducteurs de camions dépourvus d’appareils rétroviseurs ;

-  21 procès-verbaux dressés à des conducteurs tenant leur gauche ;

-  et au total, par 5607 infractions à la police de la route constatée dans le département et, en principe, hors des villes.

       Mais l’action de la gendarmerie, malgré l’importance des résultats qui viennent d’être rappelés, n’était pas suffisamment efficace puisque, de l’avis général, la route devenait de moins en moins sûre ; des malentendus éloignaient de plus en plus les usagers de leurs protecteurs naturels : les gendarmes.

Mal renseignés sur le rôle de notre arme, de nombreux habitués de la route ne distinguaient pas toujours nettement les conséquences favorables à la sécurité, d’interventions qu’ils qualifiaient d’excès de zèle ; les automobilistes, en particulier, supportaient mal la surveillance de profanes en leur art et les gendarmes étaient souvent victimes d’accusations non vérifiées, ou exagérées, ou injustement généralisées.

Pour dissiper tous les malentendus, il était d’abord nécessaire d’organiser le service sur des bases nouvelles et de rendre à la gendarmerie le prestige dont elle avait besoin pour bien l’exécuter.

C’est dans ce but que la Circulaire Ministérielle du 19 mai 1928, lue à la dernière séance de la Commission par Paul Painlevé, Ministre de la guerre, chargeait spécialement de la police de la route les automobilistes de la gendarmerie, opérant sous le contrôle de leurs officiers et en dehors de leur circonscription habituelle, ce qui offrait le double avantage d’élargir l’horizon des exécutants et d’écarter à priori tout soupçon de partialité.

Le nombre de véhicules automobiles de la gendarmerie départementale en 1929 était de 479, c’est donc, en tenant compte des indisponibilités, 800 spécialistes environ qui sont chargés de la surveillance de nos routes.

Ils sont d’ailleurs aidés dans leur tâche ; les patrouille fournies par les 5000 brigades du territoire opèrent d’après le même principe et se transforment, le plus souvent, en postes fixes, canalisant la circulation sur les points dangereux.

Enfin, pour coordonner les efforts de tous, pour assurer l’unité de doctrine et une surveillance plus attentive des routes où la circulation est particulièrement intense, des patrouilles automobiles, que nous ne voyons aucun inconvénient à appeler « brigades volantes », partent de divers centres sur des torpédos de 10 ou 12 chevaux et, parcourant de larges portions de territoire, permettent au Ministre d’avoir des vues d’ensemble et de prendre les mesures les mieux appropriées au but vers lequel tendent tous les efforts : assurer l’ordre et la sécurité.

 

Quatre voitures données, dans ce but, à monsieur le Ministre des travaux publics par les grands constructeurs, sont en service depuis le 13 juillet 1929 et placés :

Peugeot P107, Renault 20 cv, Motoconfort Blackburn, 1932

 

-   l’une à Bordeaux, pour la surveillance de la région sud-ouest et des Pyrénées ;

-   l’autre à Lyon, pour surveiller les routes du Jura, des Alpes, de l’Auvergne et des Cévennes ;

-  les deux autres à Paris, pour parcourir les routes conduisant aux plages du Nord, de Normandie et de Bretagne, aux bords de la Loire et aux villes d’eaux de l’Est et du Centre.

       Deux autres sont, depuis le 14 septembre 1929, placées à Nancy, et à Marseille, pour surveiller la région est et nord-est d’une part, la région Méditerranéenne et les Cévennes d’autre part. Le placement, à Nice, d’une des six autos de contrôle pourra être envisagé pour la saison d’hiver.

A chacune de ces voitures sont affectés deux conducteurs titulaires, dont le chef de brigade et deux suppléants qui permettent d’avoir en tout temps une équipe au complet. Toutes leurs sorties (en moyenne trois jours par semaine) sont commandés par l’Administration centrale, qui indique l’itinéraire ainsi que les heures de surveillance et désigne l’officier contrôleur.

Un rapport fourni par l’officier dès sa rentrée indique les constatations faites et les suggestions recueillies.

 

Les premiers services exécutés par ces voitures furent attentivement suivies par messieurs les Présidents de l’U.N.A.T. et du Touring-Club, par monsieur le Directeur du service des permis de conduire et par les représentants de la presse, qui nous en exprimèrent le désir ; suivant une méthode qui lui est chère, la gendarmerie fut heureuse de livrer ainsi ses opérations, dont elle entend ne rien cacher, à l’examen et à la critique du public.

En cette même année 1929, les mémentos qui doivent indiquer l’amende correspondant à chaque infractions ont été soumis à l’accord des Ministres intéressés ; le Président du Conseil, Ministre des finances et le garde des Sceaux, Ministre de la justice, n’ont pas encore fait connaître leur avis. (revue de la gendarmerie janvier 1929).

 

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