A la fin de la seconde guerre mondiale, le
parc moto
de la Gendarmerie et de la Police Françaises est surtout
composé de machines
abandonnées par les Allemands.
Fin
1944,
les Domaines reçoivent délégation du COA
(Comité d’Organisation de
l’Automobile) et fondent le
C.M.R.
(Centre de Montage et de
Réparation).
Le CMR disparaît
après avoir livré environ 300 BMW R12 (machines composées de
pièces récupérées dans les ateliers abandonnés par l'occupant) et 80 (BMW) R73
(celles ci sont faites de diverses pièces de BMW R71 et BMW R75).
A la fin de
l'année 1945, c'est le CEMEC (Centre
d'Étude des Moteurs à Explosion et à Combustion), fournisseur
officiel de l'administration,
qui est chargé de construire des pièces adaptables et de
continuer d'exploiter
les stocks existants.
Le CEMEC
réalise donc une machine de 750 cm3,
la L7, qui sera construite de 1948
à 1954. A distribution par
soupapes latérales, à base
de BMW R12 et R71, cette machine est toutefois fabriquée
entièrement sur le sol
national.
En 1954
RATIER, dont la spécialité était la fabrication
d'hélices d'avions, rachète le
CEMEC et reprend la fabrication des L7, qui lui permettra d'assurer sa
trésorerie tout en reprenant l'étude de la 600
culbutée, commencée par le
CEMEC, et qui deviendra la C6S.
RATIER
développe donc une machine en
greffant des cylindres de R75 au moteur de la CEMEC L7. La RATIER C8
sert alors
de base à la future C6S. Appréciée par les
compagnies de CRS et l'escorte
présidentielle, cette machine eut moins de succès
auprès des autres services de
l'administration déjà équipés en BSA et en
BMW
La RATIER C6S n'est plus tout
à
fait une B.M.W. Sa
partie arrière a été entièrement
développée par RATIER, bras oscillant et
amortisseurs "LELAURAIN". Son frein avant double cames est efficace, et
sa fourche
avant n'est plus la maintenant traditionnelle "EARLES" des B.M.W.,
mais une fourche télescopique hydraulique de très bonne
facture, qui permet à
la moto d’obtenir un guidage précis de la roue avant.
Fin
1959,
RATIER est
racheté par THOMSON CSF (Compagnie générale de la
télégraphie Sans Fil). RATIER
n’avait pas commencé la production de la C6S, bien
qu’un prospectus ait été
publié. C’est donc chez CSF qu’elle débute le
13
juillet 1960.
L'entreprise travaillant maintenant essentiellement pour l'électronique
Thomson (secteur d'avenir), la dernière RATIER C6S
sort des
chaînes en
décembre 1962.
De
1960
à 1962, 1057 exemplaires de
cette moto sont construits.
En
1964,
l'Escorte
Présidentielle abandonne ses RATIER pour les B.M.W. R69S.